Les Hopl’Awards récompensent chaque année les talents de la scène régionale en Alsace et décèlent les révélations de demain. Cette année vous avez jusqu’au 1er octobre 2019 pour voter pour vos « nommés » préférés.
Un choix parmi de nombreuses catégories : clip musical, groupe / artiste solo, lieu et événement culturel, production audio-visuelle, révélation, Üss’m elsass,… Szenik est partenaire des Hopl’Awards, notamment pour la catégorie « spectacle vivant ».
À partir d’une première sélection effectuée par un jury, ce sont vos votes qui détermineront les 3 choix parmi lesquels celui-ci déterminera le / la / les lauréat.e.s. pour la saison 2018/2019. Les noms seront révélés lors d’une soirée festive.
La 6ème cérémonie des Hopl’Awards, les récompenses culturelles alsaciennes organisée par Coze, aura lieu le 26 octobre 2019 à 20h à la Cité de la Musique et de la Danse de Strasbourg.
Catégorie spectacle vivant : les nommés 2018 / 2019
« Cosmik debris »
de Paul Schirck par la Cie L’Armoise commune

Frank Zappa, tel un éclair tonitruant, traverse l’histoire de la musique des années 70 jusqu’à sa disparition en 1993.
Plutôt que d’écrire un biopic, Paul Schirck imagine un symposium qui rassemblerait six trentenaires, musiciens, militants et cosmologues, qui interrogent l’héritage du compositeur. Interprété par des comédiens-musiciens, Cosmik Debris tient autant d’une fausse conférence que d’un concert ou encore de scènes écrites par Frank Zappa lui-même.
Émancipation raciale, liberté sexuelle, écologie : l’univers du maître pourrait-il aujourd’hui nous aider à nous ressourcer et à trouver de nouvelles manières de nous engager ?
(Création à la Filature à Mulhouse à l’issue d’une résidence en octobre 2019)
« Le crépuscule » par l’Atelier du Premier Acte

Le 11 décembre 1969, André Malraux, « l’ami génial » du général de Gaulle se rend chez ce dernier à la Boisserie, à Colombey. Un dialogue stupéfiant, comme seul André Malraux pouvait l’écrire, débute alors…
Le Crépuscule, première adaptation théâtrale de l’essai Les chênes qu’on abat…, met en scène l’ultime rencontre entre de Gaulle et Malraux, peu avant la mort du général.
Digne des grands classiques, la langue est superbe, émouvante et témoigne de la force dramatique des deux personnages à travers une passionnante leçon d’Histoire et de politique. Sous la plume de Malraux, humour et panache, lyrisme et solennité, sont au rendez-vous d’une sublime joute verbale.
Pour relever le défi de l’interprétation, il fallait deux comédiens d’exception : Philippe Girard et John Arnold, dans une mise en scène inédite.
« Hippolyte » par la Compagnie Le Talon Rouge

C’est l’histoire de l’adolescent qui dit non.
Hippolyte, le fils de Thésée, le tendre sauvageon, le personnage catastrophe à la recherche de lui-même au plus profond des bois, le héros ordinaire au destin funeste.
Dans cette écriture contemporaine, la tragédie n’est pas jouée d’avance.
Trois comédiennes transforment le drame en fait divers, l’anecdote en mythe. Grinçantes, clownesques, intemporelles, elles portent le texte aussi haut que les masques de métal et les sculptures en pierre et se glissent ludiques et graves dans la peau de tous les protagonistes de la fable.
De ce voyage initiatique, Hippolyte émergera plus fort, enfin prêt à vivre sa vie, non sans avoir réglé ses comptes.
Un souffle poétique puissant pour interroger nos existences fragiles et aussi nos façons de nous aimer. Plus d’infos sur szenik
« Nanouk l’esquimau » ciné-concert de Christine Ott et Torsten Böttscher

« Nanouk l’esquimau » relate le quotidien d’une famille d’esquimaux vivant dans la baie d’Hudson. Combats pour la vie, déplacements constants, pêche, chasse aux phoques, le spectateur partage la vie de cette famille du grand nord canadien. « La magie du film réside dans le fait qu’ils sont eux-mêmes et qu’ils ne jouent pas la comédie. Ils sont. » déclare Robert Flaherty.
La composition sobre et épurée de Christine Ott associée aux timbres inhabituels de Torsten Böttcher viennent épouser ces images comme une évidence et rendre ce témoignage avec une grande simplicité et humanité.Christine rencontre Torsten Böttcher en 2011 ; elle a reconnu sa technique unique du hang drum et lui a proposé de collaborer pour son ciné-concert « Tabou ». Deux années plus tard, Le Festival International de Film de La Rochelle invite les deux musiciens à composer ensemble une partition originale pour « Nanouk L’esquimau ». Plus d’infos sur szenik
« 40° sous zéro » par la Cie Munstrum Théâtre / Louis Arene

L’homosexuel ou la difficulté de s’exprimer.
En Sibérie, Irina subit l’oppression de sa « mère » d’adoption, Madre, puis de sa professeure de piano, madame Garbo. Ses pulsions vitales et créatrices sont étouffées par l’amour, les désirs insatisfaits, la jalousie ou la pure et simple cruauté de ces deux personnages possessifs.
Monstrueuses, hilarantes et subversives, ces deux pièces au climat frigorifique mettent en scène les luttes fratricides de personnages cruels et extravagants en marge de la société et de l’espèce humaine. Ici, on change de sexe à gogo et on crève pour mieux ressusciter dans un ballet post-apocalyptique, trash et jubilatoire.
En jouant des contrastes entre kitsch et sublime, cruauté et drôlerie, le spectacle est aussi une oeuvre plastique et musicale qui aborde ces deux textes avec puissance et désinvolture pour en révéler la portée politique, la poésie déglinguée. Plus d’infos sur szenik
« M pour Médée », par le Théâtre universitaire de Strasbourg ARTUS

M pour Médée s’intéresse à la persistance du mythe, celui de Médée, persistance du personnage et de l’illusion, tout en questionnant le rapport au public, aux acteurs, ainsi qu’à l’espace de jeu.
Pour se rendre compte, comprendre le mythe, d’Euripide à Laurent Gaudé, en passant par Corneille et Anouilh, cinq acteurs parlent – c’est leur condition d’acteur – laissant entendre une énième version de ce mythe : la leur, la nôtre… celle d’Anette Gillard, jeune auteure d’un texte sur-mesure pour faire entendre Médée à nouveau.
Texte d’Anette Gillard | Mise en scène, scénographie, costumes : Sacha Vilmar Plus d’infos sur szenik
« La ville » de Martin Crimp et Yordan Goldwaser

La pièce démarre en hiver et s’achève à l’hiver suivant. Dans ce laps de temps, nous assistons à la désagrégation progressive d’un couple. Enfermés chez eux, Chris et Clair vivent côte à côte. Ils ont beau se parler, il n’est pas sûr qu’ils se comprennent. Il vient d’être licencié. Cette nouvelle le ronge. Elle a entrepris l’écriture d’un journal, puisant dans son imaginaire qu’elle se figure depuis toujours comme une vaste ville à explorer. Alors que son mari semble se dissoudre à vue, elle fait la connaissance de Mohamed, écrivain torturé pour avoir résisté au régime de son pays.
La fable pourrait s’en tenir à une comédie de mœurs. Ce serait sans compter sur le talent de Martin Crimp, dramaturge anglais dont le théâtre est une chambre d’écho du monde contemporain.
Ce spectacle longuement mûri par son metteur en scène Yordan Goldwaser est de ceux qui pénètrent très avant dans le conscient et l’inconscient.
(Coproductions : La Filature – Scène Nationale Mulhouse et TAPS Théâtre Actuel et Public de Strasbourg)
« Laisse le vent du soir décider » par la Cie Espèce de Collectif

Laisse le vent du soir décider, c’est le titre du spectacle. Nous sommes trois, tels trois pièces d’un mécanisme, et nous cherchons à constituer un assemblage robuste. Il s’agit en fait de trouver le bon ajustement.
Ici, rien n’est statique mais en quête permanente d’équilibre. Trois, cela devrait mener à la stabilité et c’est bien le contraire qui se produit.
C’est dans la construction, une projection de nous-même, que nous allons chercher à nous comprendre, à nous apprivoiser.
Trouver la logique dans un assemblage où le degré de liberté est incertain. L’accumulation des contacts produit du mouvement, du désordre, de la joie. Il n’est pas toujours facile de comprendre la complexité d’une logique saturée de directions.
Alors Laisse le vent du soir décider résonne comme un idéal, un abandon, une promesse d’organisation sans hiérarchie, sans commande. Quel peut être ce moteur en nous, qui autorise cette organicité ?
Conception et interprétation : Étienne Fanteguzzi / Damien Briançon / David Séchaud | Lumière et régie générale : Raphaël Siefert | Scénographie : David Séchaud | Création sonore : Gaëtan Gromer
Diffusion : TJP-CDN de Strasbourg, présenté avec Pôle sud-CDCN de Strasbourg
« Comment je suis pas devenu chanteur » de Yan Caillasse

Pas seulement chanteur et toujours un peu chien fou lorsqu’il s’entoure de ses amis musiciens, Yann Siptrott – artiste associé au TAPS depuis deux ans – devient Yan Caillasse. Troubadour de sa propre épopée, il pousse la chansonnette dans un spectacle débranché, un concert « unplugged » aux mélodies mordantes et à la poésie hybride, corrosive et tendre, révoltée et tranchante comme un caillou dans la chaussure. Il pimente à sa sauce une petite cuisine acoustique inspirée des bonnes vieilles recettes de la chanson à texte qu’il nous sert à tue-tête, souvent bien arrosée et sans mâcher ses mots.
Entre chanson française et sonorités rock, Yan Caillasse offre un cocktail explosif qui titille la curiosité et séduit le public. Créé au TAPS tout spécialement pour cette saison, Comment je suis pas devenu chanteur s’inscrit dans la démarche du groupe qui, après la sortie de ses deux premiers albums Un chien de ma chienne et (Remuer) Ciel et Terre, s’est lancé dans la création de spectacles musicaux comme Sister twister et Back in the woods.
« Pointu / poilu » par la Cie Mémoires vives

Peut-on réellement mêler en vrac, l’assassinat de François-Ferdinand à Sarajevo, le système bancal des alliances entre Etats (bipolarisation entre triple alliance et triple entente), la montée des nationalismes et la création de nouveaux pays au XXème siècle (Belgique, Italie, Allemagne,…), l’esprit de revanche des Français après 1871 et même parfois la nature humaine éternellement guerrière ? Si rien de cela n’est totalement faux, il serait intellectuellement plus juste de relier ces causes à un développement plus profond des sociétés européennes, au risque de ne rien comprendre ou de devoir s’en tenir à une sorte de fatalisme multiforme.
Entre rap et théâtre, burlesque et gravité, rires et larmes, silences et fracas, POILU/POINTU est un voyage dans les tranchées, les paysages et les visages lacérés, les espoirs et les désillusions d’une humanité sacrifiée sur l’autel de la gloire.
Des spectacles dans les autres catégories
Catégorie « Üss’m Elsass »
« Ich bin a beesi Frau » (Je suis une méchante femme) de Pierre Kretz, Francis Freyburger et Olivier Chapelet / Théâtre de la Cruelle

Une campagne alsacienne au siècle dernier, un village parmi d’autres, une histoire comme il y en a beaucoup en ce temps-là : le viol d’une jeune fille un soir de fête. Enceinte, elle épouse son agresseur, et voilà Thérèse Ulmer devenue une « beesi Frau », drapée dans son armure de méchanceté parce qu’elle n’a plus rien d’autre, à part peut-être le rêve et le théâtre…
Quand Thérèse Ulmer et toutes les femmes privées d’amour viennent taper sur l’épaule de Francis Freyburger pour qu’il raconte cette histoire, il décide , avec la complicité d’Olivier Chapelet, de la mettre en scène… ou plutôt, sur l’estrade de bal, au centre du village, où Thérèse va danser, jouer et raconter sa vie gâchée, une parole publique comme un cri pour enfin dénoncer le crime. « Ich ben a beesi frau – Je suis une méchante femme » a été publié en 2015 par les Editions du Tourneciel avec des illustrations de Dan Steffan.
Depuis cette publication, Thérèse Ulmer, l’héroïne de ce monologue, vit sa vie en Alsace mais aussi en Allemagne (deux pièces radiophoniques sur SWR) et en Suisse (une pièce radiophonique sur SFR Zürich). Plus d’infos sur szenik
Catégorie « groupe / artiste solo »
Obradovic- Tixier Duo

Obradović-Tixier Duo, ou la collaboration du pianiste français David Tixier et de la batteuse croate Lada Obradovic. Le duo produit un son contemporain, frais et élégant dans lequel se répondent instruments acoustiques et électroniques, moog, Fender Rhodes, glockenspiel, kalimba et joujoux divers. Un univers à la fois délicat et foisonnant qui séduit en juin dernier le jury du Tremplin Focal Jazz à Vienne.
Les harmonies sophistiquées et intrigues textuelles de David s’entrelacent ici aux polyrythmies de lady Lada. Un phrasé de piano chamanique, quasi sériel, s’étourdit sur des nappes numériques tandis qu’une volée de cymbales, comme un bruissement d’ailes, nous emmène en voyage. Face-à-face, les deux complices racontent une histoire captivante. Impressionniste.
Deux nouvelles catégories
L« Eco-Hopl’Awards« et le « Coup de pouce Eco-Hopl’Awards«
Cette année, deux nouvelles catégories, viendront rejoindre les 13 déjà existantes. Il s’agit du « Eco-Hopl’Awards » et du « Coup de pouce Eco-Hopl’Awards« .
Pour la première fois et en partenariat avec CITEO et Eco-Manifestations Alsace (EMA), les Hopl’Awards font la promotion des gestes éco-responsables dans les manifestations alsaciennes de tout type en décernant 2 nouveaux Hopl’Awards, qui ne sont pas soumis aux votes du public :
- Le Hopl’Awards de la manifestation la plus éco-responsable.
- Le Hopl’Awards du coup de coeur éco-responsable.