Le week-end du FARSe, Festival des des arts de la rue de Strasbourg, du 10 au 12 août 2018 a été particulièrement riche en émotions. Plus de 33 compagnies ont offert la possibilité à des milliers de spectateurs le plaisir de la découverte et du partage de moments rares, de vivre l’instant présent. Une façon de « réenchanter le monde » dit le poète.
Une belle vague de chaleur humaine, fraternelle et généreuse a soufflé sur les places et dans les rues de Strasbourg trois jours durant, tout au long de la 4ème édition du Festival des arts de la rue de Strasbourg.
Pari réussi pour Claire Ducreux, chorégraphe et danseuse, la nouvelle directrice artistique, qui a parié sur des formes assez intimes et poétiques. Il n’y a jamais eu autant de spectateurs présents. Les sourires croisés, les regards échangés pendant et après les spectacles, en disent long sur le plaisir partagé.
szenik à la rencontre des artistes du FARSe qui nous ont faits vibrer.
Nous avons plongé avec bonheur dans ce festival et avons essayé trois jours durant de vous faire vivre son ambiance si particulière. L’occasion de rencontrer quelques uns des artistes de rues présents.
« S’exposer au vivant » — Carmela Acuyo
Comédiens, circassiens, clowns, musiciens, danseurs, ils choisissent de jouer dans la rue « pour s’exposer au vivant » à l’instar de ce que nous confie Carmela Acuyo (Cie Vendaval).
Le journal du FARSe 2018 par szenik, d’abord publié et partagé au jour le jour sur notre page Facebook.
J-1 : jeudi 9 août 2018
Première rencontre : Jean Bruce Weber et Nathalie Noulette, deux des « chenilles ouvrières (papillons et fleurs dans le décor obligent 😉) » de l’association Art Puissance Art qui imagine et réalise cette année encore la scénographie de la Cour du FARSe, le coeur vivant et vibrant du festival où artistes et spectateurs se retrouvent.
Ils co-programment également de nombreux événements dans cette cour : des contes et des concerts (dont les Weepers Circus) pour les familles en journée, des concerts apéro en début de soirée et dès la fin des spectacles dans les rues, des nuits plus funky.
Mathieu Cahn, adjoint au Maire de Strasbourg.eu.
Cette année 33 compagnies accueillies, choisies par Claire Ducreux, nouvelle directrice artistique de festival, près de 80 spectacles et une nouveauté : le FARSe des minis, avec une proposition de spectacles pour les « petits ».
Un festival pour toutes et tous, adultes et enfants, aux propositions variées : théâtre, cirque, clowns, funambules, jonglage, danse, musique, déambulations…
À la veille de l’ouverture, rencontre avec Claire Ducreux, chorégraphe et danseuse, directrice artistique de la 4ème édition du FARSe.
Après trois belles et intenses semaines à Avignon où elle présentait son nouveau spectacle (et quel beau spectacle !), elle se glisse dans son nouveau rôle de directrice artistique du FARSe. Une première pour elle. Le trac.
De notre côté l’impatience de voir enfin les spectacles choisis que nous puissions partager les émotions quels que soit les styles des spectacle (théâtre de rue, cirque, danse, déambulations, clowns, jongleurs, funambules,…). Des spectacles pour toute la famille.
Une proposition de vivre l’instant présent, de remettre un peu d’humanité et de poésie au coeur des places et des rues trépidantes de Strasbourg. Alors se poser, oui. Profiter de chaque moment. La promesse de trois belles journées et de quelques nuits courtes.
Vendredi 10 août 2018
Ouverture en fanfare de la 4ème édition du FARSe. Déambution dans la ville avec la Cie Les Grooms.
« Fanfare tout terrain à géométrie variable spécialiste du délassement comique et musical, Les Grooms proposent un service de qualité sur goudrons et parquets. »
En direct via Facebook live
Premier spectacle et déjà un grand coup de coeur : « Rien à dire » de Leandre.
Rencontre avec l’artiste clown, poète et clochard céleste à l’issue de sa première représentation dans le cadre du Festival FARSe de Strasbourg
« Clochard des sentiments en quête d’amour, Leandre installe la silhouette d’une maison où il vous accueille pour partager une tranche de vie.
Et même s’il est seul, sa porte reste grande ouverte et vous invite dans un monde empli de poésie où tout prend un autre sens.
Entrez-donc : vous vivrez un instant d’éternité que vous n’oublierez jamais ! »
Nouveau coup de coeur : « Funambule » de Pierre Déaux.
« L’équilibre n’existe pas. Ce n’est qu’une succession de déséquilibres. On cherche quelque chose, tout le temps, qu’on ne trouve jamais. Mais c’est la recherche qui est belle. Pas le fait de trouver. » — Pierre Déaux
Rencontre szenikmag avec le funambule et comédien.
Un spectacle tout en nuance, en virtuosité retenue et tension, au service d’une histoire et d’émotions.
« Cette forme courte propose un moment suspendu, à 5 m du sol, où la peur et le plaisir se côtoient. C’est un moment au rythme du fil, lent, calme, qui permet de prendre le temps de redécouvrir ce qui nous entoure avec un regard neuf. Une expérience, préparée avec soin, mais qui finalement est à chaque fois nouvelle, puisque vous êtes là. »
Un autre coup de coeur. Décidément quel début de festival.
Le magnifique et très émouvant duo pour un danseur et un cheval : « Ma bête noire ». Une chorégraphie sur des extraits de « L’Imprudence » d’Alain Bashung.
« Danser le manque, sa brûlure, sa folie, le risque qu’il y a à aimer sur la voie de l’imprudence.«
Extraits du spectacle et rencontre avec Thomas Chaussebourg & War Zao (Compagnie Éclats de rock).
« Un cheval et un homme en cage – Une volière géante, un canapé de cuir vieilli dans cette arène.
Danser cet indicible qui nous lie à l’autre, nous fond dans l’autre sans jamais pouvoir s’y confondre, s’y dissoudre.
Danser le manque, sa brûlure, sa folie, le risque qu’il y a à aimer sur la voie de l’imprudence.
Un cheval nu, libre de ses mouvements, de sa fougue – son alter ego, son double, son fantasme, son obsession, sa bête noire… qu’il tente d’apprivoiser. »
La place Kléber noire de monde à 22h pour assister au récital sifflé, spectacle d’humour musical : « Le siffleur et son quatuor » de Fred Radix.
Public très nombreux, disais-je, et attentif.
« Accompagné de son quatuor à cordes, Fred Radix interprète – en sifflant bien sûr – les plus beaux airs de la musique classique, de Mozart à Bizet en passant par Schubert et Satie et quelques incontournables mélodies de musiques de films. Un spectacle humoristique, singulier, musical, bref… un spectacle réjouissant ! »
Samedi 11 août 2018
Après-midi aux Docks d’été, au bord de l’eau, les pieds dans le sable, pour profiter du FARSe des minis, le nouveau rendez-vous du festival des arts de la rue de Strasbourg avec une programmation plus particulièrement dédiée aux enfants et aux familles.
Rencontre avec Vanessa Guillaume Rivelaygue qui présente avec sa Compagnie Atelier mobile deux spectacles : « Le Manège des 1001 Nuits » et sa création la plus récente « Nicolette et Aucassin, une histoire d’amour (en mieux) ».
Vanessa Rivelaygue a par ailleurs programmé, avec la FAREST (Farest – Fédération des arts de la rue Grand Est et Bourgogne Franche Comté), les autres rendez-vous du Farse des minis.
Embarquement immédiat pour le concert sur barque d’Eddy la Gooyatsh ! Beau moment. Autour de son non moins beau livre-disque « Rio clap clap » !
Au FARSe des minis sur les Docks d’été, bassin d’Austerlitz.
« C’est l’histoire de Rio, une petite loutre qui a grandi au sein d’une famille de castors, au bord d’une rivière, au milieu d’une forêt. Rio a eu une enfance très heureuse parmi les castors mais un matin, au petit déjeuner, ses parents lui annoncent qu’elle va devoir quitter la hutte familiale, qu’elle est presque une adulte et qu’il est maintenant grand temps qu’elle construise elle-même sa propre hutte comme c’est la tradition quand on devient un grand castor. » (à partir de 2 ans)
C’est exactement pour des moments comme ça que nous sommes nombreux à aimer les spectacles de rue ! Très belle découverte, nombreuses dans cette 4ème édition du festival : « Le chant des pavillons » par La Fausse Cie.
« En quête de rencontres vibrantes, le Chant des Pavillons est un trio à cordes et à la rue. L’errance de trois musiciens et leurs phénomènes : un violon-trompette, un violoncelle-trombone et une contrebasse-hélicon. De ce concert déconcertant naît un son minéral en mouvement, une promesse de liberté. »
Finir la deuxième et riche journée du FARSE le yeux levés au ciel…
« Ondes » de la Cie Rouages !! Un funambule, Aurélien Prost qui tutoie le ciel entre les Ponts Couverts. Entre la terre et le ciel, la musique… Saisissant. Au-delà de l’exploit technique. Des instants à vivre intensément.
Un moment poétique unique et susciter une émotion collective forte
Décidément la Cie Rouages nous touche toujours énormément. Si vous avez aimé « Sodade » en tournée depuis quelques années, c’est eux !! Un collectif d’acrobates de cirque contemporain, de musiciens et de comédiens. Des poètes du temps et de l’espace.
« Pas d’autre chemin que celui tracé par ce câble dans le ciel, ni d’autre silence que celui des longues résonances des ondes Martenot, ni d’autre souvenir de ce soir que celui que nous vivons ensemble maintenant. “Ondes” est une performance funambule et musicale à grande hauteur, qui se donne l’ambition de créer un moment poétique unique et susciter une émotion collective forte. »
Aurélien Prost : Funambule / Maël Oudin : Contrebasse et composition / Monique Pierrot : Ondes Martenot / Anouk Germser : Chant / Victor Binot : Batterie / Sébastien Penet, Delphine Dupin : riggers / Alexis Boulas : technicien son / Laure Hieronymus : costume
Dimanche 12 août 2018
Rencontre avec Aurélien Prost, funambule et artiste.
Nous avons été nombreux à vivre un moment intense hier soir avec « Ondes » par la Cie Rouages. Entre deux tours, un fil tendu. Sur le fil, un funambule. Et les ondes Martenot, au coeur de l’orchestre, pour accompagner la traversée. Car traversée il y a, dans tous les sens du terme.
Grand plaisir de revoir Aurélien Prost et quelques artistes de la très stimulante Cie Rouages basée à Bar-le-Duc et qui, notamment avec son magnifique spectacle « Sodade », ne cesse de sillonner le monde, de Singapour au Portugal, en passant par l’Angleterre. Succès mérité !
En direct Facebook live de la Cour du Festival FARSe de Strasbourg avec les Weepers Circus, version familiale, en mode « N’importe Nawak »
Rencontre avec Joan Català, artiste circassien et danseur. Sur la place Gutenberg, il présente son spectacle « Pelat ».
Coup de coeur encore ! Très belle proposition, hommage au travail de son grand-père. Son partenaire : un poteau. Et des spectateurs invités à participer. Il est simple parfois de former un groupe fraternel éphémère.
Toute la force et la beauté du spectacle dans la rue quand cela est proposé avec autant de justesse et de générosité. Et de l’humour. Pas de la dérision. Un rire et des sourires de connivence. Bravo. Merci.
Parole de spectatrice.
Dimanche en fin d’après-midi place Gutenberg à Strasbourg, après le très beau spectacle de Joan Català, szenikmag a rencontré une spectatrice tourangelle, passionnée par les spectacles de rue, au point de voyager cet été de festival en festival, de Châlons à Aurillac.
Pendant quelques jours, Laetitia Sarrazin a posé ses valises à Strasbourg pour assister au Festival des arts de la rue de Strasbourg, attirée par la programmation proposée par Claire Ducreux, chorégraphe et danseuse, et directrice artistique de l’édition du FARSe 2018.
Quelle étrange force a poussé trois jours durant des centaines de spectateurs à se réunir en cercle autour d’un non moins singulier chaman ?
Rencontre avec Bernard Massuir, clown, poète et musicien, autour de son très beau spectacle « Tutti Canti » présenté lors dans la cour du Palais des Rohan.
Coup de coeur encore.
Retour aux sources du spectacle de rue. Sans décors autre que celui de la ville, sans micros, ni amplificateurs. Juste des voix. L’envie de faire se réunir des femmes et des hommes qui vont au fil du moment partagé faire entendre leurs voix, plus ou moins à l’unisson, mais toujours ENSEMBLE.
Dernière rencontre szenikmag à l’occasion de la 4ème et très réussie édition du Festival des arts de la rue de Strasbourg. Une rencontre qui nous tient particulièrement à coeur, tant le spectacle nous a émus. Bouleversés.
« Soif », une pièce de théâtre et de danse, écrite et interprétée avec beaucoup de justesse par Carmela Acuyo, dans une mise en scène de Mariya Aneva (Vendaval Cie-Danse) Notre coeur bat fort !!
Portrait d’une femme. Seule. Silence. Helen Miller sort la nuit pour parler à ses fantômes.
« Vous vouliez toutes survivre pour dire. Sauver le monde avec des mots. Moi, je n’ai rien dit. »
Trouver alors la raison de son silence et de son « Je ne dirai rien jusqu’au bout ».
Jouer cette pièce, la nuit tombée, dans la rue lui donne une tension, une force et une fragilité plus grandes encore.
« La rue pour s’exposer au vivant », nous confie Carmela Acuyo
Merveilleuse clôture du festival des arts de la rue de Strasbourg grâce à la Cie Carabosse.
Une expérience visuelle et sensorielle ! Le Parc du Heyritz transfiguré par la lumière du feu. Quand dans la nuit le monde devient flottant et propice à la rêverie. Chill out idéal pour repenser aux trois jours du festival et à toutes les émotions fortes ressenties .
MERCI à tous les artistes pour leur belle et joyeuse énergie, et leurs imaginaires partagés. Leur disponibilité aussi. Le temps d’un week-end, la ville est devenue plus douce, plus fraternelle. MERCI à toutes les équipes de la ville de Strasbourg.eu et aux bénévoles pour avoir rendu ce rendez-vous possible et agréable à vivre.
Enfin, MERCI à la chorégraphe de ce moment rare, Claire Ducreux, pour la sélection des compagnies et des spectacles.
Le choix était audacieux en optant pour des formes souvent intimes à fort potentiel poétique, et le pari est réussi. Il n’y a jamais eu autant de spectateurs présents tout au long des trois jours. Les sourires croisés, les regards échangés pendant et après les spectacles, en disent long sur le plaisir partagé.
Un merci tout spécial à vous, spectatrices et spectateurs internautes pour vos « pouces bleus levés », « coeurs rouges » et commentaires offerts sur nos publications Facebook pendant tout notre focus en vidéo. Tellement motivant ce partage.
Décidément, elle est belle cette vague de chaleur humaine, fraternelle et généreuse qui a balayé les places et les rues de la ville durant cette 4ème édition du Festival FARSe de Strasbourg.
« Réanchanter le monde » dit le poète.
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