Une semaine de stand-up au Théâtre national de Strasbourg
Un Comedy Club au TnS ? S’il est une expression artistique qui depuis dix ans inspire l’écriture théâtrale, le cinéma, la télévision ou les séries, infuse les réseaux sociaux et notre rapport au langage, c’est bien le stand-up ! Comme un point d’exclamation à cette saison 24-25, le TnS ouvre grand ses portes à celles et ceux qui font le stand-up aujourd’hui. Tout au long de la semaine, sur les planches de la salle Koltès, avec la force de l’humour et la joie de la transgression, une quinzaine d’artistes se succéderont avec des écritures, des styles, des histoires qui n’appartiennent qu’à eux.
Pourquoi du stand-up dans un théâtre national ?
Dans son projet artistique, public et pédagogique pour le TnS, Caroline Guiela Nguyen défend un modèle de théâtre public réellement populaire qui revendique une égalité d’estime entre les esthétiques.
« Je n’ai pas peur du mainstream, de la pop culture, je n’ai pas peur du présent. Pour moi, c’est aussi ce qui fait socle, culture commune, ce qui nous tient ensemble. Au TnS nous programmons du stand-up en tant que forme esthétique majeure et courant d’écriture en soi qui influence et nourrit les formes théâtrales. » Caroline Guiela Nguyen
Ainsi, après la création au TnS de On ne jouait pas à la pétanque dans le ghetto de Varsovie, bouleversant « stand-up assis » d’Éric Feldman, la programmation de Pour un temps sois peu, le « stand-up triste » et culte de Laurène Marx, ou celle de Cécile, une déflagration signée Marion Duval qui se joue des codes du stand-up, le TnS programme une semaine entière de stand-up « pure origine » et dans les règles de l’art : le TnS Comedy Club.
Une telle programmation, inédite dans un théâtre national, entend défendre à égalité une écriture et un genre qui aujourd’hui inspirent et renouvellent les formes de la création théâtrale contemporaine. Cette semaine de stand-up participe aussi du travail d’ouverture maximale du TnS en provoquant la rencontre d’un public qui peut-être n’en aurait jamais poussé les portes avec celui des fidèles qui découvrira ici une exigence d’écriture qu’il ne soupçonnait peut-être pas.
Ce geste d’égalité d’estime des écritures, voulu par Caroline Guiela Nguyen, se poursuit jusque dans l’École du TnS où les élèves suivront un module dédié à l’écriture du stand-up, qui n’a jamais été enseignée
Programmation :
Laura Domenge (13/05 à 19h)
Passée par le Jamel Comedy Club et La Bande originale de France Inter, la comédienne embrassera le public du TnS et présentera toute la galerie de personnages de son second spectacle, rodé sur les planches du Barbès Comedy Club et du Madame Sarfati.
Panayotis Pascot (13/05 à 21h)
Pour son nouveau spectacle, il a choisi le TnS Comedy Club et les planches de la salle Koltès pour rencontrer le public strasbourgeois et faire entendre ce qui relève sans doute d’une des écritures de soi les plus puissantes de la scène stand-up française.
Merwane Benlazar (14/05 à 20h)
Avec ses punchlines millimétrées, sa fraîcheur à toute épreuve, sa personnalité solaire et son autodérision, l’humoriste et chroniqueur interroge son image et nous prouve que le rire a quelque chose d’universel et que oui, il est définitivement formidable.
Le Plato Comedy club (15/05 à 20h)
Acteur incontournable de la scène strasbourgeoise, le group offre un subtil mélange paritaire entre scène locale, artistes émergents et humoristes confirmés avec Guigui Pop, Morgane Cadignan, Emma Bojan, Stéphane Du Baron et Najim Ziani.
Madame Sarfati (17/05 à 19h & 21h)
Le TnS choisit de clôturer cette semaine de stand-up là où tout a commencé : le Comedy Club créé et imaginé par Fary. Le temps d’une soirée, Madame Sarfati, avec les meilleurs talents de l’humour français, quitte ses murs parisiens. Cinq artistes incarneront cette ultime soirée pour inscrire dans les murs du Théâtre national de Strasbourg l’art du stand-up avec un grand S.