Sensualité et poésie urbaine
Rebekka Bakken reprend des titres de Tom Waits accompagnée par les musiciens du hr-Bigband et fait briller de mille feux la noirceur de ses compositions.
Rebekka Bakken est inclassable. La Norvégienne, dont la voix couvre trois octaves, fait de la musique… ni plus, ni moins, déclare-t-elle. Il y aurait toutefois bien plus à dire sur cette chanteuse qui évolue à la croisée de la pop, de la folk et du jazz, mais qui ne se considère pas comme une artiste jazz.
Au printemps 2014, elle a sorti son sixième album, Little Drop of Poison, qu’elle a enregistré avec le bigband du Hessischer Rundfunk et qu’elle présente dans une tournée d’automne à Freiburg, accompagnée des musiciens du HR, et à la Baloise Session de Bâle avec son propre combo. Rebekka Bakken voit dans l’interprétation de ces morceaux, arrangés par Jörg Achim Keller, une opportunité d’éprouver de nouvelles facettes de sa voix cristalline. La sensuelle et élégante diva s’attaque à des titres de Tom Waits, qui incarne comme aucun autre la poésie urbaine et s’attache à raconter les destins de marginaux, de personnages déchus. La combinaison paraît audacieuse, voire incertaine… Et c’est justement sur les morceaux les plus rêches que Rebekka Bakken prouve son talent et surprend. Elle parvient à faire briller ces joyaux de noirceur de mille éclats, et presque à nous les faire redécouvrir.
Quel intérêt y aurait-il alors à chercher à classer cette artiste ? Aucun. Rebekka Bakken fait de la musique, c’est tout. Et nous, nous sommes toute ouïe. (A.-K.H.)
Pour en savoir plus
- Biographie de Rebekka Bakken sur jazzecho.de
- Critique du dernier album dans le Spiegel (DE)
- Entretien avec Rebekka Bakken dans la FAZ (DE)