Les dents longues, redoutables
Pour leur première collaboration, Bertolt Brecht et Kurt Weill signent ici une pièce malicieuse, agrémentée d‘un mélange de jazz, de tango, de blues et de musique populaire. Une pièce qui connut un succès mondial.
Dans son magasin « L’ami du mendiant », le roi des mendiants Peachum habille les biens portants, pour que tout le monde les prenne pour des estropiés. Sa fille Polly est amoureuse du criminel Mackie Messer, ce qui ne l’enchante guère. Quand il décide de dénoncer Mackie à la police, Polly va le trahir.
Cela paraît sérieux, mais c’est en fait plutôt comique. Le duo Brecht et Weill parvient ici, avec un ton humoristique et sarcastique, à dresser une critique acide de l’ordre du monde, et connurent avec cela un très grand succès, qu’ils honorèrent par la suite en continuant à collaborer.
Une nouvelle forme de théâtre musical était né : plus de prima donna qui chante à tue-tête, mais des comédiens chanteurs qui fredonnent des chants joyeux ; des thèmes qui font rire et réfléchir les spectateurs. Le but n’est plus l’illusion, mais une réflexion critique. Plus besoin non plus de grand orchestre symphonique : la partition est prévue pour neuf musiciens, censés jouer 22 instruments. Par ailleurs, la pièce moque les opéras et opérettes. C’est une œuvre modeste mais raffinée, pour rire et réfléchir.
Mise en scène : Dani Levy
Avec
Thomas Reisinger, Cathrin Störmer, Paula Hans, Thiemo Strutzenberger, Ingo Toni, Pia Händler, Jonas Anders, Elias Eilinghoff, Vincent Glander, Myriam Schröder
Basel Sinfonietta
Photo : Sandra Then