Ne pas vivre dans la peur
Bien que victime de l’Holocauste, Anne Frank est immortelle. Le chorégraphe Reginaldo Oliveira lui redonne vie avec une pièce basée sur son célèbre journal, qui rend hommage au courage de la jeune fille juive.
Anne Frank est mondialement connue comme symbole du destin tragique de la population juive pendant le régime nazi. À travers son journal intime, écrit en cachette pour son amie fictive Kitty, elle devient un témoin majeur de ce drame. Pendant deux ans, elle vit avec sept personnes dans la même pièce, privée d’intimité et de liberté. En 1944, le groupe est dénoncé et est, quatre jours plus tard, déporté au camp de concentration d’Auschwitz. Les deux sœurs Frank décèdent alors du typhus – Anne avait seulement 15 ans. Le seul survivant de la famille : son père, Otto Frank. C’est grâce à lui que les écrits de sa fille sont publiés et qu’elle devient ainsi le symbole d’un destin commun tragique.
Inspiré de ce journal, Reginaldo Oliveira met en scène un ballet, dont le but n’est pas simplement de retranscrire l’histoire de la jeune fille. Il s’agit d’un réquisitoire contre la xénophobie et l’exclusion. Fasciné par l’optimisme dont fait preuve la jeune fille, le chorégraphe accentue dans sa pièce légèreté et confiance. Kitty joue ici un rôle tout particulier, puisque qu’il en fait un personnage réel sur scène. Habillée de blanc, elle représente la fuite, l’espoir et le réconfort qu’a trouvé Anne en elle. Kitty symbolise également tout l’héritage de son inventrice. Car pour la jeune fille, il n’a jamais été question d’abandonner, comme elle le dit dans son journal : « La personne qui a le courage et la foi ne périra jamais dans la misère. » (C.S.)