Du 12 au 15 avril 2021, Jazzdor, le Conservatoire à Rayonnement Régional de Strasbourg et l’Académie supérieure de musique de Strasbourg – HEAR s’associent pour présenter le Jazzlab : une semaine dédiée au rayonnement du jazz et des musiques improvisées.
Communiqué de presse
Les conditions sanitaires empêchant l’accueil du public, l’évènement a été transformé en une résidence dont l’invité sera le saxophoniste et compositeur Christophe Monniot, figure incontournable du jazz français contemporain.
Au programme : des master classes pour les élèves et étudiants du Département de Jazz et Musique Improvisée (DJEMI) et un travail du Big Band du Conservatoire et de l’HEAR, autour de trois compositions du saxophoniste.
Cette semaine de résidence s’achèvera par une captation audio et vidéo de la trilogie Hutte Sioux , Duke Ray et Sauce Chien , interprétée par le Big Band et Christophe Monniot sous la direction de Michael Alizon, coordinateur du DJEMI. Ces captations seront disponibles sur la rubrique Transizdor du site de Jazzdor (www.jazzdor.com) à la fin du mois d’avril.
Cet événement a lieu grâce au partenariat historique entre ces trois structures, permettant, en outre, de présenter chaque année le travail des étudiants du DJEMI à l’occasion du festival Jazzdor-Strasbourg (en 2021, du 5 au 19 novembre) dans le cadre des Musiques en chantier.

Christophe Monniot
Né le 15 juin 1970 à Caen, Christophe Monniot passe son enfance au cœur d’une famille musicienne, entre musique sacrée et opérette : son père est chanteur dans des ensembles religieux, son grand frère pianiste et accordéoniste. Il apprend la trompette, puis le saxophone, prend des cours classiques en conservatoire. À travers cette première formation, il découvre la scène et, déjà nourri d’une insatiable curiosité, prend des chemins de traverse : faculté de musicologie à Rouen, et orchestres de bal pour vivre.
En 1992, il entre dans l’orchestre Tous Dehors du saxophoniste Laurent Dehors. La Campagnie des musiques à ouïr est créée en 1995 avec le batteur Denis Charolles, le saxophoniste baryton Cyril Sergé (par la suite remplacé par Rémi Sciuto), et Christophe Monniot au saxophone alto. Un trio de doux dingues, rêveurs irrévérencieux de lendemains qui chantent, détournant Vince Taylor ou Police, offrant un lifting inattendu à l’improvisation libre assaisonnée musette. Une claque. D’autant que La Campagnie est porteur d’une énergie festive, renoue avec un sens du spectacle au plus près du public (Yvette Horner ou Jac Berrocal seront parmi leurs invités).
À la fin des années 1990, Christophe Monniot côtoie toute une nouvelle génération de frondeurs au Conservatoire National Supérieur de Musique: Fred Pallem (créateur du Sacre du tympan auquel il participera), Matthieu Donarier, Rémi Sciuto… Sideman recherché, il est de l’emblématique Baby Boom de Daniel Humair, du Jazz Ensemble de Patrice Caratini, ou participe à l’aventure collective de l’Orchestre national de jazz dirigé par Paolo Damiani. C’est avec Monio Mania qu’il explicite ses ambitions de compositeur. Premier album en 2001 entouré de ses complices du CNSM, Gueorgui Kornazov (trombone), Emil Spanyi (claviers), Manu Codjia (guitare), Atsushi Sakaï (violoncelle) et de son compagnon de route Denis Charolles (batterie); puis un second enregistré en 2005 au personnel en partie renouvelé, avec notamment Marc Ducret.
À travers toutes les cultures qui l’ont traversé (des musiques populaires au contemporain), l’ensemble est à l’image de son leader : une joyeuse effervescence, un patchwork érudit mis en onde avec un réel sens de la dramaturgie sonore. En 2007, il crée Vivaldi universel, adaptation des Quatre Saisons pour un ensemble de jazz (le quatuor de saxophones Arcanes auquel il s’ajoute, et une section rythmique). Un projet d’orchestrateur foncièrement iconoclaste… sur le thème du réchauffement climatique : une bande-son associe des lectures de rapports d’experts, et des textes poétiques. Héritier de Bernard Lubat (dont il a fréquenté la Compagnie), Christophe Monniot étonne et détonne ; l’essence d’un futur classique ?